Chantal et Donald

C

hantal et Donald – Des voisins campeurs, arrivés 3, peut-être 4 jours plus tôt. Le Bas St-Laurent a tendance à nous fourvoyer l’orientation dans le temps.

Des cyclistes. Du genre, imprégnés de ce besoin insensé de mouliner 60, 70 et même 80 km chaque jour, par monts et par vaux, sur des routes aussi impressionnantes que celle passant de St-Valérien au Bic.

Habitent la Rive-Sud. Les enfants sont grands. Ils sont en télétravail comme beaucoup de gens de ce temps-là. Mais la retraite est dans le vent. « Ce ne sera plus long. » a-t-il dit.

Des gens simples, Van aventureux. D’inspirantes personnes. Je ne me suis pas gênée pour leur dire.

Ce matin brumeux du 28, j’étais encore en pyj quand je les ai vus passer pour aller faire leurs adieux au Fleuve. Vite! Vite! J’enfile vêtements décents. Je sors juste à temps : Chantal est déjà installée, ceinture bouclée dans le van. Donald glisse pour la dernière fois, la porte coulissante sur leur trop courte escapade. Une dernière jasette, histoire de leur souhaiter bonne route.

Candidement, ils m’avouent que n’eut été que je placotais avec une autre voisine hier, à l’heure où les estomacs se mettent à gronder, ils m’auraient invitée à partager leur frugal repas.

Zut! Pourquoi j’ai le sentiment d’avoir manqué quelque chose là?

Je les invite à venir mouliner les routes des Basses Laurentides, situant mon appartement. « Vous serez les bienvenus. »

Plongée dans ce moment présent, j’eus la fugace impression que, quelques heures de plus, et ce serait pointé début d’amitié…

Ah le charme inestimable de ces rencontres impromptues!...

Addenda : Sans rapport, juste matière à réflexion: « À partir du moment où une femme s’achète une machine à coudre, c’est qu’elle s’installe dans un bonheur de vivre quelque part. » Jocelyne Saucier

Addenda 2 : stable à 735 😉