Croassement de ralliement
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roassement de ralliement – Je les surveillais du coin de l’œil, espérant secrètement, assistée
en catimini, à leur première envolée.
Avant-hier, l’un des petits de
Bébé Rose (vous vous souvenez cette fois? ...), s’était
réfugié au-dessus de la pointe du fronton, l'obligeant ainsi, à effectuer
des allers-retours pour nourrir cette bouche égarée.
D’hier je ne me souviens pas.
Ne me souviens pas si j’ai regardé en l’air. Sûrement, mais… n’aurais-je rien
vu qui n'éveille en moi quelques curiosités sur l’impétuosité des bébés?...
Toujours est-il que, ce jour, dans mon
rituel matutinal, qu'est-ce que j’aperçois dans l’arbre derrière chez-moi? Deux corneilles.
L’un des petits et l’autre que j’ai supposé être l’un des parents par l’assurance
de son envol!
Tournant le regard vers le
fronton, je réalise que les nids sont vides!
Je suis le vol de Bébé Rose ou
de son mari : elle (il) se pose sur le toit de l’église et
se met à émettre, croassements de ralliement. J’ai la furtive impression qu’elle
(il) cherche où sont ses autres rejetons.
C’est presque déchirant. Je me
mets dans les plumes du parent : ignorer où leur vol hésitant, a pu les mener. Auraient-ils simplement survolé le Chemin Principal pour se réfugier chez
les Sympathiques-Voisins-d’en-Face? Questions sans réponse. Du
haut de son clocher Bébé Rose (ou son mari) semble porter son regard le plus
loin possible vers l’est.
8 :11am : Je sors
plusieurs fois sur la galerie pour écornifler. Il y en a toujours un, perché
dans l’arbre. Et un autre semble confiné, bec appuyé contre la charpente, tout
en-haut du clocher, laissant le vent ébouriffer ses plumes à la
va-comme-je-te-pousse. Immobile sinon, est-il coincé? Apeuré? Fatigué? Autres
questions sans réponse…
8 :33am : dernières
nouvelles – Celui (le bébé…) dans l’arbre de derrière, a enfoui son bec dans
son plumage; celui (le bébé…) sur le clocher n’a pas bougé d’une plume.
Manquent
à l’appel, le troisième (bébé…) et les parents…
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