Conjecture cornélienne
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onjecture cornélienne : opinion
sur l’apparence conflictuelle entre sentiment et devoir. Ciel! J’en ai cherché un coup pour en
arriver là!
Tout ça pour une histoire de Bébés Corneilles que j’observe à la dérobée, du matin au soir depuis quelques semaines.
Leurs toilettages, leurs danses lascives, leurs confus mouvements d’ailes, leurs
déconcertants essais de décollage : cela m’intrigue et me fascine.
Ce matin, alors que j’assiste en
direct à leurs défécations sur le perron de l’église (pauvre
M’sieu L’Curé!), je me demande ce qu’ils attendent pour concrétiser leur
premier vol solo.
En même temps, je me dis que ce
doit être bien difficile de se lancer, sans savoir si nos ailes nous porterons.
Ou non. Si on saura réintégrer le nid. Ou non. Si on appréciera
cette vie. Ou non.
Car le premier devoir de l’oiseau,
n’est-il pas après tout, de voler de ses propres ailes?
Est-ce que la peur tenaille leurs
entrailles? Est-ce que les battements de leur minuscule cœur deviennent
désordonnés quand l’idée de la liberté qu’entraînera le vide se superpose à
celle d’abandonner le nid familial? Volatiles questions …
Pour l’instant, l’hésitation
prime. Trop jeunes peut-être, malgré l’évidence qu’ils ont déjà l’allure de
grands ados…
Il est vrai que ce matin, avec
une visibilité quasi nulle, dans un ciel parsemé de flocons égarés-et-pas-de-saison,
l’indécision de décoller avait ses raisons.
On a beau vouloir quitter le
nid familial, ça reste, un choix cornélien!...
Addenda : Ce long
portrait n’avait pour but que de faire un lien ténu avec ces milliers d’étudiants
finissant la 5e secondaire, dont Tendre Neveu, et qui prendront cette année, diverses
directions qui les disperseront aux quatre vents… Félicitations et bonne route à vous tous!
Commentaires
On choisit de guérir ok?