Casser la croûte en tête-à-tête

C

asser la croûte en tête-à-tête – Tant de journées s’étaient écoulées, toutes en douceur, en plénitude, en zénitude, que même l’envie d’écrire s’était posée, comme rosée sur matinée, disparaissant jour après jour, sous les premiers rayons. Jusqu’à…

Ce dimanche.

Fut-ce le fait de se mouiller les pieds un 20 mai, de fouler une longue plage de sable doré, de rouler les sentiers du Parc d’Oka ou de pique-niquer de thon qui avait ensemencé l’idée saugrenue quoique mûrie, d’OSER magasiner un nouveau vélo? L’histoire ne le dira jamais. 

Mais ce fut! Et ce fut, pur bonheur de troquer le Vieux-Lourd-CCM-Rouge contre un étonnant « Canon-Vert-Turquoise » qui roule tout en douceur, malgré une portée plus tendue. Qui avale les montées sans s’étouffer. Sans rechigner. Ne me reste qu’à mouliner, mouliner sans relâche.

Et passer de la 5^ième à la 7^ième, à la 9^ième ou même, pourquoi pas, rétrograder en 1^ère, si tel le requiert, le dénivellement…

Déjà 192km parcourus, les deux montures combinées. Et l’été n’est même pas arrivé. C’est de bon augure! Si j’atteins le « mille » d’ici l’automne, j’en serai fort aise!

Entre le cyclotourisme, s’intercaleront sessions d’espionnage des pommiers. La floraison est enclenchée. Idem pour les petites fraises des champs, dont j’hésiterai sûrement la cueillette à cause des nombreux épandages de toutes sortes. 

Je poursuivrai la conquête des environs, de ces sentiers montagneux armée de bottillons et de bâtons, à cultiver le bonheur d'observer la forêt s’épaissir de verdure.

Et qui sait si je n’y recroiserai pas, ce preux chevalier errant, apparu à couvert d’érables en ce beau dimanche matin?…