Cheveux d'argent, plume de glace


C
heveux d’argent, plume de glace – Les nuits s’entortillent de moiteur. Les médias clament canicule hâtive. Tant bien que mal, j’arrive à contrôler la température du logis sans cet air glacial qui fouette le sang jusqu’aux os. Comprenez-moi. Sans artifice. 

Pour une première fois, parce qu’il y a toujours une première fois, je suis sortie alors que le soleil n’avait que quelques heures dans le nez. Me suis assise sur les marches de pierres inégales affrontant l’est sur Chemin Principal, une tasse de café au lait fumante entre les mains.

Ombres de souvenirs se faufilèrent, m’aspergeant de ce bien-être que procurent les chauds potron-minet. Là où le vent se fait timide, la circulation fluide. Mon regard s’est posé sur les pousses de muguet pensant qu'il ne sera pas long que leurs effluves empliront partie de l’espace.

Trêve de flânerie. Je revenais faire le plein, quand, en entrant, j’aperçus dans le rayon échappé par la fenêtre, un fil d’argent traînant par terre. Ce n’était pas le premier, ni, par déduction, le dernier que je trouverais. Comiquement, m’est venue l’idée, que la nuit, des nymphes devaient errer chez-moi. 

Qui d’autres pouvaient ainsi perdre, ces si précieuses attaches de vie?

D’elles doivent s’expliquer les légers flottements entendus en rêve ou en réalité. Ces souffles à peine déposés sur ma joue. Ces gestes maternels ramenant sur moi la fraîcheur du drap de coton blanc. 

Je crois qu’elles arrivent de ces sentiers inconnus, ces chemins éloignés des miens par pur choix, embourbés de non-dits, de rêves flous, à peine esquissés.

Chemins élancés, clairsemés, échancrés
Parcourus de pas alignés
Vous qui ravivez mes regrets
De ne plus être
Souvenirs distancés
Apaisants circuits

Soyez…




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