Ce matin, il n'y avait pas de...

C

e matin, il n’y avait pas de moulinage de prévu. Plutôt un geste altruiste : aller donner un coup de main au Chiffonnier, petite friperie du village sous l’égide du Comité d’action sociale.

J’avais pris place, comme ces derniers matins, devant le soleil levant. Mieux organisée cette fois, j’avais transporté l’une des Adirondack rouge dans l’angle de la haie de cèdres donnant sur Chemin Principal.

Le regard posé entre les maisons, jusqu’aux lointains immeubles se perdant dans un smog de grande ville, je réfléchissais à ce qu’était devenu mon quotidien.

L’idée d’être toujours en train de reproduire un simulacre de « Eat, Pray, Love » ( il me semble avoir déjà abordé le sujet dans le passé) en quittant mon Abitibi natal, se confirmait. Depuis un an, tout ce que j’avais fait ici (ou presque) c’était de… manger! 

Goûter les richesses du terroir; apprécier la générosité de mes Nouveaux Voisins, mes Nouveaux Amis; profiter de toutes occasions pour m’empiffrer de pommes et de miel, de sirop d’érable et de cochonnailles; de saouler ce chimérique voyage, de cidre et de produits de micro-brasserie … 

Comment ne pas « bien aller »?...

Ce matin, j’appréciais pour la xième fois, les différents chants d’oiseaux sous lesquels je me prosternais humblement, en néophyte que j’étais, devant si grandiose et tumultueux concert.

Ces matins à couvert de temps doucereux, me portaient à la méditation. Même si les bruits ambiants de la circulation (de plus ce matin, gâtée, j’ai eu les Travaux Publics, venus faire une coupe essentielle au-devant de l’église…) flottaient dans l’air, il m’était facile d’en faire abstraction et de focaliser sur l’instant présent.

Bienheureux présent! Se ramener à l’essentiel. Gravir les échelons, un à la fois…

J’y pense : aurais-je déjà commencé à… prier ???...

Addenda : stable à 248…