Cour interdite

 

C

our interdite – J’ai la phobie de l’envahisseur. D’être prise en flagrant délit d’intrusion sur propriété privée.

Pour avoir grandi et vécu longtemps dans un espace public « privé » (!), j’ai le mal de la protection du territoire. Je ne peux rien y faire, c’est dans mes gênes.

Ma gêne…

Ceci explique cela. Cela étant, qu’à chaque fois que je me permets une marche dans le verger près de chez-moi, je m’imagine revêtir une cape d’invisibilité. Je me dirige vers les érables et je longe l’orée du bois, pour me mettre à l’abri des éventuels regards des exploiteurs, circulant sur la voie gravelée.

Ça me donne semblant de bonne conscience.

Mais sachez, qu’à chaque fois, je suis obsédée par le fait que je ne suis pas chez-nous, que c’est un terrain réservé, que je n’ai jamais osé demander la permission « officielle » d’être où je suis, etc, etc…

À chaque fois, je sens que j’abuse de la bonté du couvert des pommiers pour circuler en catimini, comme si de me faire discrète, me donnait tout droit.

C’est comiquement le jeu de l’autruche…

Mais bon, je récidive. Plus souvent qu’autrement. Parfois en espaçant mes visites d’une journée. Comme si ça pouvait faire une différence.

C’est fou comment je me laisse berner par mes manigances!

Et comme hier, je n’ai point sorti mon nez enrhumé à l’extérieur, ce sera aujourd’hui, jour de rechute!...

Bon soleil!


 

Commentaires

Le factotum a dit…
"Pour avoir vécu longtemps dans un espace public « privé » (!), j’ai le mal de la protection du territoire."
J'ai senti le même phénomène au Nord du Nord.
Fitzsou a dit…
Vraiment M. Le Factotum?

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