Entre Hubert et Lafrance

 Toujours est-il que…

… L’Homme aux cheveux et à la barbe grisonnante, se tenait debout près du foyer extérieur où brûlait feu de bois. Il avait l’entregent de ceux qui sont sur leur X et visiblement, faisait partie de la grande famille du Domaine. Quelques paroles s’échangèrent sur ton badin, l’Homme expliquant prendre direction l’érablière pour aller en vérifier les installations avant la première coulée printanière. La Femme se contenterait des sentiers damés du verger.

L’odeur qui se répandait aux alentours était presque aussi alléchante que celle émanant de la boutique adjacente et qui semblait être celle de beignets-aux-pommes. Une idée gourmande post exercice jaillit spontanément...

Les sentiers étaient magnifiquement dégagés et heureusement, peu fréquentés. Il était facile de circuler entre les rangées de pommiers endormis. La marche aurait été à son maximum de plaisance n’eut été de la douleur qui sourdait à chaque enjambée. Bouger permettait en partie, de l’oublier.

Le bruit caractéristique d’un pantalon d’hiver se froissant à chaque pas se fit entendre derrière elle. Se retournant, elle fit face à un couple promenant un magnifique border collie. Plus fort qu’elle, elle engagea la conversation.

La chienne, âgée d’un an, avait été réservée bien avant sa naissance et la « naissance » de la pandémie. Elle avait le gabarit délicat de sa race, oreilles pointues, robe noire et blanche.

Achetée à prix attendu à St-Jean-de-Matha, elle était apparemment la dernière à s’en être prévalu avant l’explosion des marchés canins engendrés par la solitude et l’isolement de tout un chacun.

... Une petite gêne empêcha de l’immortaliser sur photo. Le souvenir d’un beau gros Méo refit surface...

Temps passé sans pour autant sombrer dans l’oubli…

"Domaine Lafrance", St-Joseph-du-Lac, février 2021