L’effet Mazzarien

 J’avais acheté le billet bien des semaines avant. Sans hésiter parce que je l’avais entendue ici et là en entrevue et je voulais bien croire qu’elle avait mûri. Que ses mots seraient mieux choisis.

En même temps, depuis que je savais qu’elle avait, jeunette, travaillé pour Air Inuit comme signaleur sur le tarmac, je lui vouais secrète admiration.

Ce n’était donc pas d’hier que j’enviais sa spontanéité, son franc parler, sa façon d’assumer ses rondeurs, son intelligence, ses talents de comédienne. Je percevais même à l’occasion, cette douceur, authentique brèche qu’elle laissait parfois s’entrouvrir, et qui semblait l’habiter en catimini. Ouep… je l’aimais pour tout ça sauf…

… Sauf pour ce langage un peu ordurier qui habille son rôle d’humoriste!...

« Impolie, pardonne-moi si je t’aime » : son tout nouveau spectacle. Son deuxième en fait. Le Zénith était plein à craquer et a littéralement croulé sous les blagues sagaces de la jeune trentenaire. Les Mario et Philippe de ce monde se sont faits poivrer alors qu’en simultané, elle engageait dialogue bidirectionnel sur le lesbianisme. Pipi-caca en contenu pour le reste.

Est-ce que j’ai apprécié? Bien sûr, puisque depuis son dernier spectacle, j’ai découvert d'autres facettes de sa personnalité. Je donne même un beau 8/10. Pour tout ce qu’elle est, mis à part ses propos à faire dresser les poils sur les bras. Chastes oreilles et prudes personnes, s’abstenir.

À la fin du spectacle…

« Je voulus laisser sortir l’adolescent et sa mère assis sièges voisins, expliquant la lenteur à me déplacer (ce qui me semble être une foutue tendinite au pied droit), quand la mère me squeeza entre eux deux, en une escorte protectrice pour foncer dans la foule. Fut-ce là, magnanime effet Mazzarien???... »