L’usure du temps

 Avec elles j’ai marché en 2019, les 240km du Chemin des Outaouais (Ottawa-Montréal). Les années subséquentes, j’ai foulé moult sentiers québécois, du P’tit Nord en Abitibi jusqu’au Bas du Fleuve, en passant par les Laurentides.

Petit à petit, l’usure a fait son œuvre, jusqu’à en percer les côtés. Il était temps de leur dire merci et adieu.

Comme elles avaient été compagnes confortables, un beau matin, je les avais installées sur la table de la salle à manger et j’avais ouvert le site de Merrell. Parce que c’était là leur nom de famille…

Heureusement, il y avait, toujours disponible, le même modèle à quelques couleurs près.

Commande. Paiement. Réception.

Hier, jour de Pâques, je les ai étrennées. Je leur ai payé une rando dans le verger d’à côté. Et c’est avec autant de bien-être que leurs prédécesseures qu’elles ont porté mes pas.

Heureux dénouement.

Mais y’a un hic. J’ai la désagréable impression d’avoir un cordon du cœur attaché au bout de l’un des lacets. Comme si ça allait être difficile de m’en départir.

Quand je pense que j’ai toujours celles qui ont vadrouillé les parties non touristiques-non restaurées de la Grande Muraille en 2011!

La réflexion de leur destin suivra son cours. Et qui sait? 

Peut-être leur trouverai-je les jours prochains, une deuxième vie?...

"Entre arrivée et départ", St-Joseph-du-Lac, avril 2021

 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

9 ans déjà…

CD comme dans… Claude Dubois

La parabole de la paille et de la poutre