Vélo-mollo-ado

août 17, 2022

Comme j’aimerais retrouver l’énergie de la jeunesse! L’insouciance de l’adolescence!

Adulte et bientôt « aînée », je passe mon temps à m’inventer des blocages ridicules. Du genre : pour aller prendre une marche, je dois être habillée comme une randonneuse; pour enfourcher Joseph, je dois avoir l’air d’une cycliste de haut niveau; pour saluer le soleil, je dois dérouler tapis rose...

Voyez le genre?

Quand je moulinais la piste cyclable la semaine dernière (en passant, j’ai beaucoup, beaucoup aimé retrouver cette piste que j’avais déjà parcouru en deux temps, dont les premiers cent kilomètres, il y a une vingtaine d’années… vous l’ai-je déjà dit?...), je réfléchissais au comment il m’était facile avant, d’embarquer sur le vieux CCM, dans le fond du rang (où personne ne me voyait donc exit les jugements), pour rouler sur la gravelle, direction l’usine Eska. Le casque était mon équipement. Pas d’outil multifonction, ni pompe à air. Pas de tube, ni patchs, ni gants. Juste le grand air (parfois empoussiéré, je l’avoue), la liberté, l’observation de la nature, la rencontre avec un renard égaré ou le bruit d’un orignal piaffant d’impatience de rencontrer douce compagne. Quelques bleuets avalés gloutonnement...

Que ça!

Alors, expliquez-moi pourquoi, maintenant, je suis incapable de retrouver cette spontanéité?

Pourquoi je me complique la vie avec les côtes, les montées, les rues trop étroites, les voitures qui passent trop près, trop vites; les camions trop bruyants? Pourquoi même sur piste cyclable, je trouve les utilisateurs risqués, les patineurs trop éjarrés, les promeneurs de chiens, la laisse trop longue?

Je disais à mes amis l’autre jour, qu’au contraire de la rage au volant, moi je vis la rage à vélo!

Est-ce ça, vieillir et s’aigrir?...