Les Petites Filles de St-Joseph
Pour un énième fois, j’avais dévalé la Vagabonde*. Pour une énième fois, j’avais choisi ma journée : chaude et ensoleillée. Le quai était presque désert. Les bancs, presque tous libres. J’en choisis un, côté opposé aux va-et-vient des traversiers. Je préférais laisser mon regard voguer librement sur les eaux du beau Deux-Montagnes que de voir défiler véhicules de tous genres . Après quelques minutes de pause méditative, je m’étais levée pour me dégourdir et j’avais marché jusqu’au panneau touristique le plus près, l’un de ceux racontant les belles histoires d’Oka. Celui-ci parlait du Manoir d’Argenteuil , cette longue maison aux sept lucarnes, que j’apercevais entre les branches, à droite du débarcadère. J’avais vu en sortir un certain matin, un Homme portant scie à chaîne et jerrican à bout de bras. Peut-être était-il le « pôvre y’abe » s’étant porté acquéreur de la demeure deux ans plus tôt? Il s’était dirigé vers l’hélico (!) stationné sur la partie gazonnée face au la