Parties, feuilles et coccinelles

 Une pluie et un gros coup de vent plus tard, et c’en était fini de l’étalage de couleurs enflammées des feuillus. La température avait dégringolé en quelques heures, me poussant de la sieste dans la balancelle, à l’enfilade d’un coupe-vent par-dessus polar.

L’automne dans toute sa vigueur! Sa rigueur.

La montagne avait ressorti son sempiternel jeté de feu pour habiller le chemin sinueux. Le regard pouvait maintenant se poser bord en bord de l’érablière devenue sans frontière, découvrant ici un bloc de pierre isolé, là un tronc affalé parmi de fantomatiques plants d’ail des bois.

Beautés naturelles. Nul besoin de Botox…

La sève se terrait tranquillement dans les tréfonds de magistraux réseaux racinaires, le temps de survivre aux froids hivernaux. Ainsi allait la vie…

D’autre part…

Je pouvais enfin dire adieu aux coccinelles, du moins jusqu’à l’été prochain! Ciel qu’elles avaient été envahissantes cette année, à en abuser de ma patience et alimenter une nouvelle animosité!

Fin de l’été début de l’automne, j’ai appris à détester ces bestioles qui étiolent leurs ailes, les transformant en monstres miniatures dotés de mâchoires rétractables. Certaines mordent sans piquer; d’autres ne font que s’accrocher à nos cheveux, moustiquaires, se posent sur les murs, s’infiltrent mystérieusement même par fenêtres closes.

Elles ont fait naître en moi, l’irrésistible envie de les écrabouiller, malgré que j’abhorre le crunch caractéristique qui se produit lorsqu’éclate la carapace, et le dédain qu’entraîne la dispersion de leurs liquides jaunâtres. Tenaces et pointilleuses, elles résistent parfois, s’envolent et disparaissent de ma vue. Pour un temps.

Piètre consolation : au moins à l’extérieur, elles cesseront de m’attendre nombreuses et collées à la porte, les jours où le soleil plombe et descend tranquillement vers l’ouest… 

"Ainsi va la vie", Sainte-Adèle, août 2022 (eh oui!)

 

Commentaires

Le factotum a dit…
Vous savez que l'on peut les faire résider dans la maison au frais dans un récipient où elles vont sommeiller durant tout l'hiver.
Au printemps, elles retourneront s'occuper de tous les pucerons du jardin.
Fitzsou a dit…
Merci pour le truc M Le Factotum, mais je ne les aime pas suffisamment pour leur faire une place, même en dormance, dans mon petit 4 1/2 !!!! ;-)
Et comme je n'ai pas de jardin...

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