Une feuille en pleine face

 Il y a fort longtemps, l’Amie GaA avec qui je travaillais dans une petite communauté autochtone, m’avait raconté qu’attraper une feuille tourbillonnant dans l’espace terrestre, portait chance.

Avait-elle dit « portait » ou « pouvait porter »? Incertitude…

Je repensais souvent à cet adage. Toujours à l’automne puisque c’était là, la manne des retombées feuillues. Sans courir après comme enfants nous le faisions, je me disais toujours que si un jour, l’une d’entre elles se posait près de ma main, ce serait déjà un signe.

Passèrent les années…

Lundi matin. Il ne faisait pas beau; il faisait merveilleusement beau! Presque trop pour un octobre, sans toutefois, être exceptionnel ni relié au réchauffement climatique. Pas moi qui pouvait m’aventurer à diagnostiquer cela. Un spécialiste s’en chargea. Soleil et chaleur serait au rendez-vous pour encore quelques jours. Bonne nouvelle. Pouvait-on encore arguer « l’été indien » ? Ou était-ce appropriation culturelle ???...

Je ne sais plus trop par les temps qui courent…

L’horloge avait à peine aiguillé sa petite sur le 10 et la grande sur le 12, que je me préparais à partir. Direction Parc d’Oka, marcher le littoral jusqu’à la Pointe aux bleuets pour aboutir en bout de ligne au débarcadère avec retour au Magasin Général. Un petit 4km bucolique à espionner les outardes paressant sur la plage.

Sur ce circuit, il n’y avait que des feuillus. Un vent léger faisait valser leurs rejetons. Quand tout à coup…

C’est là que j’l’ai eu en pleine face…

Une feuille s’est posée pile poil sur mon nez. J’ai éclaté de rire! Et tellement prise par surprise, que j’en oubliai…

Quessé qui fallait que je fasse ???… (sic*)

* https://lyriz.progysm.com/chanson.php?idlien=5071

"Parc d'Oka", octobre 2022


 

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