Escapade estrienne

 Mercredi, 17h40 – Je suis installée au restaurant « À la fontaine ». Sutton. L’estomac me gargouille. J’ai si faim que ma main tremble en pêchant les « crevettes de Matane à la russe » dans la coupe sur pied! Grand temps pour moi de dîner / souper. Quelle journée!...

Partie tôt matin des Laurentides, j’envisageais profiter d’un bel après-midi de farniente, de balades, de découvertes et de vignobles. Le destin se moqua de moi.

Traverser la sage Montréal avait été une affaire de rien. J’avais déposé Tante MiH à Bromont et poursuivi ma route direction Dunham pour me rendre au vignoble L’Orpailleur. Un crochet de quelques kilomètres avant d’atteindre Sutton. Tout allait pour le mieux jusqu’à ce que Johnny, commence à geindre et à émettre des sons stridents. « Ah non!!!... »

N'ayant bien entendu aucune espèce d’idée de ce que pouvait être le problème, j’enclenchai recherches, démarches, appels. Deux heures trente d’attente plus tard, un Sympathique Barbu (j’apprendrai en chemin qu’il est un Jarret Noir*), sauta en bas de sa remorqueuse. J'expliquai ce qui n'allait pas. Il se mit au volant et comme de raison, Johhny se tut. « Qu’est-ce qu’on fait? » me demanda-t-il. « Au garage! » que je lui répondis.  Il attacha solidement Johnny sur la plateforme, et je grimpai aux côtés de M. Barbu pour faire la route jusqu’à St-Armand.

Ouin… St-Armand… Ça c’est le village où ont été tournées les scènes extérieures de « L’Arracheuse de temps », film de Francis Leclerc basé sur le conte de notre Fred. Quel adon!

Mais le petit station-service-garage-une-porte-centaines-d’autos-dans-cour est lui, perdu en rase campagne au milieu de nulle part. N’eût été du fait que je me doutais aller au-devant de quelque chose de fort désagréable, j’aurais presque trouvé ça cocasse.

Martin et son père prirent mon Johnny en main. Je reçus explications avec preuves à l’appui, diagnostic, pronostic et prix des pièces à commander. « Alors on y va? » me demanda Martin. « Euh… ben oui! » (avais-je vraiment le choix???...)

Quinze minutes plus tard, une camionnette se rangeait derrière les pompes. Un Homme en descendit, les bras chargés de $800 de cadeaux juste pour moi. Une heure après, Johnny avait retrouvé sa forme, et moi, la facture. « Je repars par où pour Sutton? » demandai-je au Patriarche. « À droite c’est un petit chemin avec de magnifiques paysages, mais nous on connaît le coin. Ou vous prenez vers le nord, les routes numérotées. »

Je choisis la petite route bucolique piquant à travers bois direction Sutton. 

La suite?... Demain!

*Jarret Noir : sobriquet donné aux Beaucerons

Addenda: Ah oui! La poire heureuse n'avait finalement de bonheur que son expression. Son coeur lui, était très malade. J'ai fait ce que j'ai pu pour la laisser partir dans la dignité…

"Vers le nord", St-Armand, 28 septembre 2022

 

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