De cœur et de pommes

 Le temps des pommes tire à sa fin. Le chemin Principal retrouvera bientôt, une certaine quiétude. L’achalandage, les jours de congé, sera moindre. Du moins jusqu’aux sucres!

Chose certaine, ce ne sera pas ce dimanche où on annonce un bel ensoleillement rodant aux alentours de 19C. Nous risquons de voir débarquer (peut-être pour l’une des dernières fois), les citadins par centaines. Bonne chose pour les pomiculteurs et agriculteurs de tout acabit!

Pendant ce temps, les arbres se déchargent peu à peu de leurs fruits murs, qui se lancent dans le vide sans réfléchir. On les retrouve par dizaines au pied des pommiers, toutes variétés et couleurs confondues.

Aussi, dans un élan pom-manitaire, je prends en charge les esseulées. Ohhh… Pas toutes à la fois! Une à une, jour après jour.

Parce que je sais.

Premièrement, comment elles peuvent se sentir.

Deuxièmement, parce que d’imaginer leur putréfaction terrestre me crève… le cœur!

Histoire de cœur et de pommes!

Bonnes raisons pour me sacrifier. Je me dis que donner du bonheur et un tant soit peu d’attention, ne serait-ce qu’à une trentaine d’entre elles, mérite l’effort, en plus de changer leur destinée.

Les adieux seront ainsi facilités, quand surviendront les premiers gels et que leur chair juteuse se transformera in petto, en une molle compote.

Année après année, ça reste toujours, la même histoire!