Tic-tac, tic-tac, tic-tac…
« Il neige du silence. Il fait un temps de poète. »
Comme j’aurais aimé avoir le génie d’écrire ça! Mais le mérite revenait à Michel X Côté, à la page 40 de son recueil « Vaste Ciel - Des eskers de beauté », publié aux Éditions Quartz en 2021. Une magnifique dentelle de mots, dont je m’étais écharpée le premier soir de mon arrivée chez GaA et Ray.
Tic-tac, tic-tac, tic-tac…
Le lendemain matin, encore nimbée de la poésie de Côté, je m’occupais à rincer tasses et assiettes du petit-déjeuner, en espionnant par la fenêtre l’érable géant, secouant ses rougeurs à son pied. Il éclairait l’arrière-cour où trônait encore vaillamment, la petite table à la nappe retroussée. L’été appartenait au passé. Je profitais du moment présent.
La veille, l’Abitibi avait lâché son fou glacé. Le temps s’arrêtait. S’était arrêté. Une pensée m’avait effleurée : le temps s’arrêtait à chaque fois que je mettais les pieds chez mes Amis Rouynorandiens. J’avais déjà écrit ça. Je crois.
Tic-tac, tic-tac, tic-tac…
La magie avait opéré une fois de plus. Histoire sans fin. Je les écoutais se placoter, nouvelles anciennes ou récentes. Je m’amusais à observer leurs courses effrénées vers un téléphone égaré qui sonnait à fendre l’âme. Je vivais auprès d’eux, les incessants va-et-vient de la maisonnée, véritable tsunami d’amis.
Tic-tac, tic-tac, tic-tac…
Deux jours et deux nuits passés en leur compagnie et j’avais senti se calmer, l’incessant bouillonnement intérieur m’habitant.
Le leur avait annihilé le mien… Tic-tac, tic-tac, tic-tac…
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