Lecture (fin) et cinéma (début)

 J’avais faim et soif. La disette s’était éternisée sur de trop longs mois. Sans compter? Pas loin d’une dizaine.

J’avais faim et soif. Soif d’aventure, faim de grand écran. Pas de popcorn. Pas mon genre. Pas un besoin.

J’avais faim et soif. Je ressentais une envie viscérale de renouer avec ces salles immenses, ces fauteuils de velours à la douteuse propreté. Peu m’importait puisque l’idée de base avait toujours été dans les lieux publics, de ne pas porter les mains au visage avant de les avoir lavées. Pandémie ou pas. 

Pour le reste, des vêtements, ça se nettoie!

J’avais faim et soif. Aussi, avais-je chargé mon corps de molécules de Naprosyn. Élan préventif, parce que d’expérience, même pour statufier en position assise pendant deux heures, je savais.

J’avais faim et soif. D’aller à la rencontre d’Anaïs Barbeau-Lavalette et de sa Kelly Dépeault. Sa déesse des mouches à feu.

J’ai été rassasiée. D’écran géant, de fauteuil en velours sans popcorn, des dix personnes qui avaient, eux aussi, choisi 10am pour aller au cinéma. J’ai circulé dans les bois obscurs, participé aux partys, replongé dans l’adolescence. 

La mienne. 

Et d’autres.

Je suis sortie côté cour, le cœur en bouillie, étourdie, gelée comme une balle et saturée d’une désolante tristesse comme ça ne se peut pas…

J’avais soif et faim...

Normal, les cloches sonnaient midi…

Addenda : Terminé le « Em » de Kim Thuy. J’ai aimé ses chapitres courts. Ses brèves et désolantes histoires vraies.

Et j’ai compris le fil, à la page 127…

Depuis hier, c’est Louise Penny et ses diables à Paris qui m’accueillent dans leur univers! À suivre…

"J'avais faim, mais pas soif...", 2021

 

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