Se croire invisible

 Il y avait un moment que je laissais le vent me balancer doucement, un livre posé sur les genoux. Le temps était bon, avec juste ce qu’il fallait de fraîcheur pour inviter l’automne à s’installer... même si je me retenais d’aller chercher un jeté de polar pour couvrir mes jambes dénudées.

Pure paresse.

Différents bruits m’entouraient : circulation; chuintement de l’eau s’écoulant de la fontaine dans l’étang; cris agaçants des oiseaux.

Routine sonore quoi.

Soudain, je me sentis observée à la dérobée. Je tournai la tête vers la droite et le vis, figé en position assise, le regard fixé sur moi.

« Quessé tu fais là? » lui dis-je.

Zéro réaction.

Je continuai de lui parler en bébé, lui, de me regarder sans bouger. Chacun de notre côté on vivait ce moment privilégié, à l’abri des regards et du jugement.

Seuls soleil et bruants surent…

Voilà où j’en étais rendue dans ma vie de joséphoise :  profiter d’un beau samedi ensoleillé pour jaser avec un tamia rayé!

Mais, à ma défense…

Je trouvais sympathique qu’il persiste, immobile, à écouter mon verbiage… 

"Quessé tu fais là", 17 septembre 2022

 

Commentaires

Le factotum a dit…
"… à l’abri des regards et du jugement."

Voilà ce qu’il faut pour garder cette sérénité qui vous accompagne au quotidien.
Fitzsou a dit…
... ouf!... au quotidien? Vraiment?... "À l'abri des regards... peut-être que si..."

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