Jusqu'à la fin des mots

  « J’en tremble juste à y penser. Demain. C’est demain. J’ignore à quoi m’attendre. Ou je ne veux pas trop savoir… » Les chiffres n’étaient pas alignés sur le 8, le 1 et le 2, que le « bip » banal annonçant réception d’un message dans la boîte Messenger résonnait. Curieux. J’approchai le Pixel et ouvris. Devant mes yeux, les lettres s’embrouillent. Je prends le temps. Je distingue «  Émilie…  ». Je pense à ma Douceur ma Belle, ma Fille qui roulera à ma rencontre en ce jeudi. Ou peut-être à cette Émilie-Bénévole-au-cœur-imprimé-dans-le-front. Mais non! C’est Émilie-mon-Esthéticienne!!! Quelle surprise! Ces quelques mots réchauffent instantanément mon cœur. Ça alors : une fille que je n’ai rencontré qu’à trois reprises, a pris la peine de noter la date fatidique pour m’envoyer une bonne pensée. Lui ai répondu. Ça me touche. Et ça la touche que «  ça m’ait touché  »… Troublant… Les draps propres ne reposent pas encore sur le lit que je veux lancer des mots à la poursui

  Quand j’ai levé les paupières sur une soi-disant nuit reposante, il n’était que 3h15! Je me suis levée, pris quelques cachets, refis la liste de ce qui m’attendait l’aube venue, alignai quelques chiffres dans la grille de Sudoku , tout ça avant de retourner m’étendre 1h30 plus tard. Bien m’en fit, je me rendormis! La clarté filtrant par le léger voile couvrant l’éclairage de la maison de St-François, je m’étirai comme l’aurait fait un Cactus. J’ouvris le feu sous le chaudron contenant les pois chiches que j’avais mis à tremper la veille. C’était l’étape numéro 1 de ce mercredi, avant-dernier jour précédent la chirurgie qui me délivrerait à plus ou moins long terme, de la lancinante douleur me taraudant à la hanche gauche. Angoisse. J’avais devancé toutes les commissions prévues en partie jeudi, pour libérer le temps dont j’aurais besoin pour aller cueillir ma Puce au terminus de St-Jérôme. Des bagels, un gâteau d’anniversaire, quelques bières de microbrasserie chez Persil,

  Dernière étape avant le grand jour : un test PCR à faire, histoire de s’assurer que le coronavirus version Omicron ou autre, ne se soit installé en catimini dans mon système… À mon insu… J’ai demandé à Waze de m’y conduire, quoique c’était la troisième fois que Johnny lui, m’y menait. J’ai jeté un regard sur le sourire bienveillant de Papa Fitzsou, toujours à veiller sur moi, du haut de son pare-soleil. Fallait que j’y aille. Je n’avais pas le choix, angoisse ou pas. Comme de raison, tout s’est bien passé et j’étais ressortie de l’immeuble avant même que n’arrive l’heure de mon rendez-vous! J’ai hésité que quelques secondes entre reprendre la 15 pour le retour, ou revenir par la lente 344, ici nommé la Grande Côte . Tour de machine et non-halte à la pollution! N’eût été des difficultés anticipées au débarquement et à l’embarquement, j’aurais exploré Les Moulins La Fayette pour y découvrir ses produits. Mais j’ai passé tout droit. Encore une fois. Peut-être demain?..

  Bonne fête Ma Douceur ma Belle! Toi née si petite et fragile, devenue maintenant si grande et si forte… Bonne fête à toi, Chère Fille! Que les années se succédant à rythme fou, ne te privent jamais de cette opiniâtreté qui te caractérise depuis toujours, synonyme de ta persévérance, de ton acharnement à atteindre tes buts, de ton assiduité, de ton entêtement positif… Bonne fête Ma Puce! Toi qui sais si bien marier les saveurs. Toi dont l’âme artiste joue avec les formes et les ambiances avec doigté et bon goût… Bonne fête Ma Sportive! Toi qui n’as pas froid aux yeux, qui glisse sur la neige, dévale les montagnes sur deux roues ou en agrippe les parois sans vertige… Bonne fête Ma Douce! Que tes pas continuent à te faire fouler défis personnels et routes inconnues. Que tes minces chevilles s’adaptent avec force à tous tes rêves, que ce soit le Pacific Crest Trail à l’ouest ou l’ Appalachian Trail à l’est… Je t’aime d’un amour maternel inassouvi et immortel… Ta Mom xoxoxo