Chuttt... Chuttt...

C

huttt… Chuttt… Dehors le silence règne en roi et maître. Un pesant rassurant. Comme si le village s’était endormi en plein jour. 

La circulation sur Chemin Principal se fait au ralenti, les véhicules se gardant une gêne d’être. Leur nombre semble avoir drastiquement diminué dernièrement. 

Ne serait-ce que simple illusion?

Triste fait ce constat, diamétralement à l’opposé de la sève sucrée voulant à tout prix s’écouler à flots, d’arbres aux ramures dénudées. 

Bizarre non?...

Même le ciel est plus feutré. La neige du matin s’est posée sans heurt pour disparaître illico. Les oiseaux jouent à cache-cache. Même les hélicos se font discrets, comme s’ils cherchaient à protéger cette pseudo paix d’imposteur couvrant des angoisses inconnues. 

Parallèlement, le temps poursuit sa lente glissade de jours. La fonte s’initie dans les champs s’étendant à perte de vue, parsemant de flaques claires, le blanc mélange.

Bien à l’abri, quarantainée loin de tout hôte indésirable, dans une chaumière au pied de la montagne, la vie suit son cours. Une partie du peuple se soumet, même si bon nombre conserve une certaine liberté surveillée. 

En catimini, Streliski en profite pour égrener ses notes, souffle doux, chatouillant l’incroyable chaos dans lequel est plongé le monde depuis des semaines. 

Pour certaine, les points de presse se succèdent au gré des mailles tricotées. De la pandémie naîtra des bas. 

Fait assuré.