Chercher midi à quatorze heures

 

C

hercher midi à quatorze heures – Cinq mots. Lancés un samedi matin sous coup de barre. Coup de barre? Un spleen à la Moi. Une cafardeuse fatigue. Cinq mots donc, auxquels j’avais ajouté « rappel » et « escalier ». C’était là, tout ce que m’avait donné Mme Inspiration. Comme de raison, le billet fut tué dans l’œuf. Alors je passe. Je lance en l’air ces mots appartenant déjà à un passé dépassé. Suivants...

Jour de grand vent en ce mardi-bénévole. J’avais éprouvé mon nouveau-CFA-amélioré* par une descente-montée de marches en pas alternés, léger poids inclus. Succès. Après l’essai, satisfaite, je me suis raisonnée et j’ai laissé mardi poursuivre son temps sans insister.

Retour.

Ayant une fois de plus vaqué à mes non-occupations quotidiennes, en mi-après-midi, je décidai d’aller prendre une courte marche. Ouille! Ciment, trottoir penché et descente sur Brassard-Théorêt, me rappelèrent à-la-dure, ce que je savais déjà : je ne suis pas guérie, juste soulagée de la perpétuelle, l’ancienne, l’immuable… J’ai rebroussé chemin.

Presque revenue à mon port d’attache, sur ma droite, dans mon champ de vision, le regroupement immobile et distancié des gens ayant quitté le sur pour le sous. Terre. Le cimetière.

Une troisième visite. Je n’abuse pas de leur hospitalité. Je décidai de suivre les pierres tombales, m’arrêtant devant chacune, respect et curiosité mélangés. Tapant les dizaines sur ma cuisse, j’arrivais rapidement aux 38, 54, 17, 63, 46… Étrange…

J’en comptai quelques-unes, deux fois plutôt qu’une. Comme si… Comme si… Comme si je cherchais midi à quatorze heures… Comment pouvait-il y avoir autant de jeunes morts? De morts jeunes? Passant les rangées les unes après les autres, je regrettai de ne pas avoir de quoi prendre des notes. Me suis dit que j’y retournerais. Un moment donné. Parce que ça me fera un rappel et comme il n’y a aucun escalier…

*Conflit fémoro-acétabulaire  Addenda : stable à 905… Chutt… Je sais…  

Cœurs de pommes en devenir

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