Jusqu'à la fin des mots

  Ça se passe à Télé-Québec . Deux fois plutôt qu’une. Deux épisodes d’affilée. Une heure de bonheur gratuit.   Enregistrement privilégié… Mercredi. Se lève une journée flambant neuve. Je décide de troquer SB pour M’entends-tu?... Entends-tu?... Parce que cette série, c’est l’art de plonger dans l’oubli. C’est du génie créatif, une idée originale, éducative. Une musique inattendue. Des comédiennes renversantes d’humanité. Un bijou de télé. Ainsi… Pour rassasier un besoin de rires et délires… Pour aller à la rencontre du monde, des mondes d’Ada-et-de-sa-coloc, de Carolanne-qui-récupère-chez-sa-mère, de Fabiola-nouvellement-mariée… Pour vivre un déménagement réaliste accompagné de pizz et de bières… Mais surtout pour être dans l’amitié sans ambages. Indéfectible. Sans limites. Sans jugement... Inhabituel pour moi de plonger aussi impunément et matinalement dans les émissions enregistrées. Mais je me suis dit qu’il n’y avait rien de mieux dans la vie, que d’inviter

  Ça prenait, par une fin de dimanche tristounet , une belle-grande-jase avec l’Amie GaA, dont le surnom rime avec Rouyn-Noranda… Ça prenait un silencieux rappel de ma procrastination des derniers jours… Pour remettre en branle le jeu des mots… Ça prenait aussi ce livre empreint de poésie. La rencontre avec ce grand Jean Désy , trop bien connu dans le milieu médical dans tout ce qui s’appelle le grand nord québécois. Ça prenait ses mots jolis, sa lente cadence, sa peur de la mort enfouie dans un conte empreint évidemment, de nordicité. Pour meubler le silence de l’aurore avec le cliquetis des touches… Ça prenait une certaine ouverture d’esprit pour en apprécier chaque ligne menant dans un ailleurs littéraire. «  Non, je ne mourrai pas … » J’ai aimé. Ça prenait un vent de lundi-fin-de-nuit. Pour secouer l’inspiration alanguie... Ça prenait un anniversaire. Celui d’un lointain amant. Un jadis amour. Une grande peine. D’amour… Ça prenait un anneau d’or, surmonté d

  … si fort, si fort Qu’il en fait fuir, rêves biscornus Pour extirper sans gêne Aurore drapée de ses nues   Quand souffle le vent Si fort, si fort Entraînant dans son sillage Branches de chêne Arrachées au village   Quand souffle le vent Si fort, si fort Essoufflant chant persistant D’un cardinal mis en scène Un trop court instant   Quand souffle le vent Si fort, si fort Ébouriffant plan de la journée Avec un sans-gêne Insoupçonné de mots avortés   Quand souffle le vent, si fort, si fort...  "La journée sera douce...", St-Joseph-du-Lac, mars 2021