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Affichage des articles du septembre, 2022

L’art de rendre une poire heureuse

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  Deuxième volet de l’histoire de «  La poire de M. Le Curé  ». Deuxième et ultime. Dimanche 25. Date à laquelle mes Parents auraient pu célébrer leur 68 ième anniversaire de mariage, si tel avait été leur destin. Passons. J’avais accompagné le texte d’une photo de pommes en pleine croissance. Pas rapport. Depuis ce jour, mon TOC claudiquait avec ce fait imparfait. Donc après une marche dans la pommeraie, je bifurquai vers le cimetière, une idée très précise en tête. Pourquoi encore le cimetière? Simplement parce qu’il est situé derrière le presbytère et que ledit poirier se trouve coincé entre les deux. Dans l’arbre ne restait plus que deux fruits un peu maganés. Cependant au sol, en reposait un troisième, face contre terre. Je la ramassai et l’examinai. Elle était ferme, sans trace de piqûres de vers. La retournant, je vis alors ses deux petits yeux espiègles et sa bouche en coin, un peu tordue, fort probable un ancien trouble du 7 e nerf crânien… Non mais, quel bonheur

De l’autre côté de la clôture

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  Parce que le côté droit (ou gauche dépendamment que l’on soit à l’intérieur ou à l’extérieur de la cour) avait été redressé il y avait déjà quelques semaines de cela, restait à remettre sur pieux, le côté gauche (ou droit dépendamment que l’on soit à l’intérieur ou à l’extérieur de la cour) 😉 Là aussi, les perches avaient profondément dormi le long hiver, sommeillé le printemps capricieux et tardif, et végété l’été chaud et humide. C’est l’automne qui, curieusement, les forçait à se lever. Ou plutôt à s’étendre en parallèle, cinq par cinq. Certaines avaient eu le temps de se payer un peu de vermoulures ou avaient rempli leurs craquelures de terre asséchée où s’accrochaient à la va-comme-je-te-pousse, quelques fragiles racines. D’autres étaient tout simplement dans une forme resplendissante, si tel pouvait être l’état d’une perche drainée de tout eau et patinée par le temps depuis des décennies. On les prit délicatement une par une. Dans une savante alternance, on les dép

La poire de M. Le Curé

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  D’emblée, je ne suis pas une voleuse. Suis plutôt du genre intègre, honnête, angélique, authentique... Bon, bon… Ben oui, tous des synonymes. Pis après?... Le péché me déplaît malgré mon incroyance… Mais… mais… Il m’arrive de succomber à la tentation. Après tout, comment faire perdurer un état d’indolence dans ce coin de province où l’attraction principale demeure l’exposition de bijoux colorés suspendus un peu partout à portée de main? De quoi comprendre Mme Ève… Exception. Confession. Par une belle fin d’après-midi, voulant augmenter le nombre de pas quotidiens, plutôt que d’aller titiller mes envies dans le verger d’en-haut, je pris à droite, direction cimetière. Recueillement obligé. Je saluai en silence les Partis, comptant les années de l’un, celles de l’autre. Trop vieux, trop jeune. Admission de ce fait inéluctable qu’est la mort. Disparitions, pertes, néant… Après ces minutes de méditation, je descendis le petit chemin gravelé menant derrière le presbytère. Pren