J'avais tout essayé...

 « J’avais tout essayé. J’avais aligné les mots sur une 8 ½  X 11. Peine perdue. Devant moi, y’avait la photo d’un couple d’Amis, tragiquement disparus un 3 septembre. Y’avait déjà trop longtemps de ça. Pour nous. Pas pour eux.

J’essayais de placer les mots « défi » et « vélo » dans le même texte. Parce que j’avais réussi l’un avec l’aide de l’autre. Des histoires de début d’année. Genre, tableau de visualisation. Ben oui!

La visualisation!

Ce matin-là, j’avais sauté du lit en me demandant : « Est-ce qu’on se sent différent, « le » matin du grand départ? Est-ce que quelconques indices nous dictent, que ce jour sera « le » jour? » Énigme…

Parce qu’à ce jour, personne n’a pu répondre…

J’avais enfilé le cuissard, sorti la bicyclette sur la galerie, rempli la bouteille d’eau. Je m’attendais à un 30-40km. Sur route asphaltée. La 344, entre autres. Ouf! C’est le Chemin d’Oka ça! J’avais la trouille, mais je la taisais. Pour faire l’Abitibienne qui n’a peur de rien.

Finalement, le plus difficile fut le rang St-Étienne. Et ses crevasses. Et la vitesse des véhicules circulant. Je ne m’habitue pas. Mais je me disais, qu’Eux, me protégeraient. Et ils l’ont fait. Enfin, je crois.

Je me suis retrouvée en fin de soirée, une escapade à vélo plus tard dans les jambes, à les regarder, souriants. J’ai compris qu’ils n’étaient pas très loin, à me regarder de leur invisible univers. Leur insondable. Leur inviolable.

Et si je vous taisais ces kilomètres, moulinés pour atteindre le fameux défi du « 1000 »? Et si je vous taisais, la Route des Gerbes d’Angelica? Et si je vous taisais la Vie qui continue à courir dans mes veines, alors que les leur, se sont asséchées depuis déjà sept années?

Ouin… si je vous taisais tout cela? Si pour une pauvre et unique fois, enfin, je me taisais…

Respect… 

Mais aussi parce que…

Au retour de la rando, sur Montée Robillard, je suis tombée sur une femme gisant sur le pavé, le front ensanglanté. J’ai offert si je pouvais aider. 

« Non. L’ambulance s’en vient. » me répondit l’Homme. 

Pour une fois, en 42 ans, mon offre n’avait engendré aucune décharge d’adrénaline. Juste la loi « du bon samaritain ». Peut-être parce qu’un jour passé, quelqu’un aurait voulu la pareille…

Peut-être aussi, parce que ceux sur place portaient tous dossards fluos : « Moto-École » … 


 

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