Considérations sur l'itinérance

C

onsidérations sur l’itinérance, forcée ou non – Ça peut arriver à tout le monde. La preuve!  

Ouvrir la parenthèse : (Ciel que je déteste ce mot : c-o-n-s-i-d-é-r-a-t-i-o-n! De ma vie, c’est celui qui a jeté en moi le plus de… consternation. Pour l’avoir reçu en plein visage un jour de septembre, l’avoir avalé de force et digéré seulement après plusieurs mois, c’est un mot que je cherche à exclure de mon vocabulaire. Sauf exception. Comme ce matin.) Fermer la parenthèse.

Parce qu’entre autres définitions (1e action d’examiner avec attention; 3e raison que l’on considère pour agir; 4e estime que l’on porte à quelqu’un), il y a la 2: observations sur un sujet*.

Quand j’ai vu ma réguine étendue sur le plancher de ciment ce matin-là, c’est le mot itinérance qui m’est venu à l’esprit. De là, le prendre en considération

Temps de pandémie. J’étais prise dans les Basses Laurentides avec une voiture chaussée de pneus d’hiver qui ne demandaient qu’à s’abîmer sous le chaud bitume. Réouverture des régions. Je pris une grande respiration et je plongeai, tête première masquée, vers l’Abitibi où j’y avais laissé ceux d’été. Sans me douter à l'automne 2019, de l’allure que prendrait la fin de l’hiver 2020.

Il y avait peu de solutions afin de respecter la fameuse règle de 3 (10-3-2, dans l’ordre ou dans le désordre, arrangez ça comme vous le voulez). J’avais donc réservé, place pour dormir dans un sympathique chantier (familièrement appelé ainsi par les propriétaires), campé dans mon ex-patelin.

J’avais tout prévu: poêle au butane, victuailles, Bialetti et même le petit poste-radio rouge qui servirait de divertissement.

J’étais au chaud, des sanitaires à portée de pas. J’avais de quoi manger et un gran…an…an…and abri. Que demander de plus? C’est là que je me suis mise à penser, à ce qu’avait pu être la vie de tous les sans-abri durant la pandémie. À ce qu’était leur vie avant. À ce que serait leur vie après. Pis là j’ai réalisé à quel point, on pouvait se plaindre le ventre plein. De tout et de rien.

J’ai plié bagage et m’en suis retournée dans mon coin-tidien…

* source: Le Petit Robert, 2003, page 521


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