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Affichage des articles du septembre, 2023

Trop haut vu d’en bas

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  C’est souvent la nature qui inspire les grands mots. Les miens comme ceux de plusieurs autres. Ces mots que l’on réfléchit jusqu’à plus de fin, espérant créer l’alignement parfait qui servira de nourriture à l’esprit. Ces mots qui naissent d’un déjà vu, d’un déjà entendu. Ces mots qui émergent de nos pas hésitants ou foncièrement assumés. Ces mots qui, comme tous ces mouvements que l’on imprime sur le parcours de nos vies, tracent nos destinées. Cet été, j’ai croisé en compagnie de ma Chum GaA, ce géant témiscabitibien-de-nom mais dont les racines ne trempent que dans le sol témiscamien. L’un de ces grands s’élançant vers le ciel, surplombant la terre, haut et fier.  J’y reviens toujours, à ce « haut et fier ».   Comme si j’y retrouvais les gens de la région… C’est d’ailleurs là où m’a menée mardi, le dernier film de Monia Chokri avec son «  Simple comme Sylvain   ». La région qui rencontre la grande ville. La beauté dans la simplicité. La réalité, qui pousse du coude, l’oniriq

Faire dans la dentelle

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  Nous étions dans le champ depuis déjà plusieurs minutes, à la recherche de ces denses et lourds fruits colorés quand mon œil fut attiré par un trait, finement posé sur l’un de ces semblants de ballon. Intriguée, je me penchai pour mieux y voir. Reposant sur fond de verdure, la Belle-de-nature poursuivait ce pourquoi elle existait : se développer jusqu’à ce que Passant lui coupe son cordon terrestre et la séquestre. L’image se précisa. Portée par le souffle léger de la brise, flottait au-dessus du fruit, une délicate brindille qui, sans le savoir, l’habillait de dentelle. Était-ce, étrange coïncidence, un simple fait pour souligner le passage de mes Compagnes, toutes plus artisanes les unes que les autres? Le secret demeurera dans cette éphémère ombre, qui un bref instant, aura eu son moment de gloire…  "Faire dans la dentelle", SJDL, 21 septembre 2023  

C’est assez mais… pas tant que ça!

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  La 640 m’offrait en primeur, ses bordures teintées de couleurs automnales. C’était un début, un tout petit début avant le grand embrasement. Une façon de souligner l’arrivée de la nouvelle saison. Un « c'est assez mais… pas tant que ça »! Je faisais route vers Blainville/St-Jérôme. J’avais rendez-vous avec mes Tantes MiH et MiB, les joyeuses luronnes avec qui je partageais quelque fois par année, repas au resto...  La veille, j’étais de la sortie organisée-par-une-Présidente-organisée : une tournée à virailler dans l’immense étendue où se prélassaient à ras sol parmi des méandres de verdure, plus d’une centaine de variétés de courges . Ces merveilles de la nature s’étalaient sans vergogne, tels des trésors semi enfouis, dissimulant drôles de formes et couleurs passant d'un blanc laiteux jusqu’à des orangés prononcés. J’en séquestrai deux que je savais cuisiner en plus d’un potimarron plutôt joli, qui deviendrait potage dans pas long. D’ici là, mes trois nouvelles amies

Solo

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  S amedi. Un «  S  » comme dans «  S olo ». S onna l’heure d’aller me divertir en… s olo. Chez Guzzo! Pour la rime. Le film. Des drag-queens. Des costumes. Des maquillages. Des décors époustouflants de loges embourbées. Des hommes. Une s œur. Aimante. Attachante. Une talentueuse mère absente. Et une relation toxique… Mais surtout… Un troisième long métrage pour Sophie Dupuis, une apparemment, lointaine parente… Voilà le topo! J’ai aimé. Malgré la lenteur du début, cette lenteur surtout retrouvée dans les films de répertoire. Que j’aime bien d’emblée. Un autre beau film québécois. À voir. "Solo", Deux-Montagnes, 16 septembre 2023  

À force de vie et de sueur d’écorce

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  Pour une combien-tième année, en mai, avait-il trouvé la force de laisser s’installer pétales rosis? Avait-il seulement quelque espoir, de tenir le coup, sous les vents et ondées de l’été? Faut croire, car… Pendant que le temps grugeait délibérément son corps, la sève en lui circulait. Maintes saisons sous la neige n’avaient eu raison de la robustesse de sa nature. Auparavant, haut et fier, il présidait en première rangée, le regroupement des siens, celui du CHSLD des Pommiers Âgés. Maintenant, écorché vif, il survivait par, on ne le saurait jamais, quelque mystérieuse magie. Devant son écorce mutilée, septembre exposait le fruit défendu. Lourdement chargé, il rendait, probablement pour une dernière fois, ce pour quoi il avait existé. La vie avait percé sa carapace, mis à jour son cœur, l’avait fortement tordu et gauchi. La pourriture lui avait rongé le tronc sans façon. Signe d’abandon, une partie de ses fibres reposaient sur le sol non loin de lui. Bientôt, tronçonn

À la rencontre de…

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  21h41 – Autoroute 15 sud – Le trafic est léger; les lumières presque tamisées. Je roule tout bonnement vers chez-moi. Moi qui déteste la conduite de nuit à cause des éblouissements. Ce soir-là, je ressens une certaine fierté. Comme si à partir de maintenant, je pouvais repousser les limites de la liberté. Un minuscule défi réussi, pour la peureuse que je suis. Bravo moi! L’autre « bravo » ce soir, il est pour Mme Marthe. Marthe Laverdière. C’est elle qui se produisait en spectacle au Théâtre Gilles-Vigneault en ce paisible mercredi. Marthe l’horticultrice, la paysagiste, la conférencière, la mère, la grand-mère. Celle qui s’est transformée en un coup de baguette magique, en une gentille humoriste.  J’ai ri comme jamais aucun autre de formation n’avait réussi à le faire auparavant. Moi qui possède une rate indilatable ( 😉 ) ! Sympathique, d’une simplicité et d’un naturel désarmant, j’avais l’impression de passer un bout de veillée avec une amie de longue date. J’a

Qu’est-ce qui vous fait sourire?

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( Jet de mots sur lundi soir, quand les secondes se perdent silencieusement dans le temps et que les lèvres s’étirent clandestinement, détendant du coup, les zygomatiques… ) Vous arrive-t-il d’être confortablement assise devant la boîte à images et de réaliser soudain que vous afficher un sourire niais? Moi si! Surtout de ce temps-ci… … devant cette publicité d’une compagnie pétrolière, où la petite famille arrive supposément au zoo, dans un immense champ où paît au loin… une vache! La mère qui exprime sa déception, alors que la petite assise à l’arrière répond : «  Au moins, c’est gratis … »  Immanquablement, je souris… Aussi … … quand je vois la batteuse Domino Santantonio, à l’émission «  Je viens vers toi » *, qui tabarouette énergiquement de coups de baguettes sa batterie, le sourire toujours fendu jusqu’aux oreilles… Son bonheur de jouer ainsi exprimé, me fascine et m’amuse tout à la fois… Et, tant qu’à y être… … impossible de résister et de m’empêcher de rire d